Paris SG 1-1 Chelsea : Laurent Blanc pourrait avoir des regrets

Position d’outsider, effectif décimé par les blessures, expérimentations tactiques… Pour le PSG, tous les voyants étaient au rouge avant le premier épisode de ce huitième de finale de Ligue des Champions contre Chelsea. Eliminés la saison passée en quart de finale par cette même équipe londonienne (3-1, 0-2), les Parisiens ont trouvé cette fois-ci la clé grâce à des choix tactiques judicieux mais pourraient bien nourrir des regrets à l’heure du bilan final, tant le manque de réalisme offensif et le talent de Thibaut Courtois étaient omniprésents, hier soir. Malgré leur nette domination sur la pelouse du Parc des Princes, le Paris Saint Germain n’aura donc pas saisi l’occasion de prolonger son horizon européen au delà du mois de mars et devra absolument marquer au match retour, à Stamford Bridge.

Les effectifs

La première surprise côté  parisien réside dans le choix de titulariser David Luiz au milieu de terrain, devant une charnière centrale composée de Thiago Silva et d'un Marquinhos qui revient tout juste de blessure.

Lucas, Thiago Motta et Aurier blessés, la première surprise côté parisien réside dans le choix de titulariser David Luiz au milieu de terrain, devant une charnière centrale composée de Thiago Silva et d’un Marquinhos qui revient tout juste de blessure.

Comme annoncé plus tôt, Oscar débute finalement sur le banc et est remplacé par Ramires, Fabregas évoluant un cran plus haut. Menacé par le Français Kurt Zouma, Gary Cahill est finalement titulaire.

Comme annoncé plus tôt, Oscar débute finalement sur le banc et est remplacé par Ramires, Fabregas évoluant un cran plus haut. Menacé par le Français Kurt Zouma, Gary Cahill est finalement titulaire.

 

David Luiz, le choix payant

C’était la surprise du chef. Laurent Blanc, qui a donc considéré que l’option Rabiot au milieu de terrain était trop risquée de par son manque d’expérience (huit matches en Ligue des Champions), a titularisé l’habituel défenseur central David Luiz au poste de sentinelle pour remplacer Thiago Motta, blessé. Avant Chelsea, l’ancien sélectionneur des Bleus n’a tenté cette expérience que deux minutes cette saison… Contre Caen, où il a évolué plus haut entre les sorties de Matuidi et d’Aurier. « Le Président » s’est donc peut-être souvenu à quel point le Brésilien avait été excellent la saison dernière à ce poste avec Chelsea (dans un dispositif certes différent)… Après la rencontre d’hier soir, l’entraîneur parisien s’est expliqué en conférence de presse : « David Luiz a amené de la rigueur, de l’agressivité et de l’impact. Et il fallait casser les contres adverses avec de l’impact ». Chance pour Laurent Blanc, Chelsea n’a quasiment jamais existé offensivement au Parc. Hier, l’ancien benfiquiste a inhalé la plupart des tentatives des milieux de terrain londoniens, marquant Fabregas (fantomatique hier mais diminué) quand il le fallait et comblant les espaces mieux que Motta quand Matuidi et Verratti étaient cantonnés au pressing, ce qu’ils ont par ailleurs merveilleusement bien fait. Matic, qui tient aussi ce rôle de premier relanceur à Chelsea, n’était que timidement pressé par Ibrahimovic pour laisser Verratti et Matuidi s’occuper de Fabregas et Ramires. Le Brésilien a donc pu empêcher sans mal les décrochages dans l’axe d’Hazard ou Willian. Ainsi, David Luiz a ainsi réussi tous ses dégagements, tous ses duels aériens et affiche un taux de 96% de passes réussies (84 sur 89), effaçant tous les doutes que l’on pouvait émettre techniquement sur le Brésilien.

Toutes les passes de David Luiz durant la rencontre hier soir (94% de réussite)

Toutes les passes de David Luiz durant la rencontre hier soir (94% de réussite)

Son seul tort aura été fatal puisque c’est lui qui lâche le marquage sur Ivanovic sur l’ouverture du score de Chelsea (36ème minute). En réalité, le but du Serbe aura été la seule occasion du match pour les Blues, consécutive à un coup franc lointain et où trois défenseurs (Terry et Cahill, dont la déviation pour servir Ivanovic est sublime) étaient restés dans la surface. Avant le premier but, David Luiz s’était contenté de jouer à hauteur de ses défenseurs lors de la première relance parisienne, obligeant Matuidi à jouer le ballon très bas et ralentissant les phases de transition parisienne. Peu pressé par Fabregas (et c’est peut-être là qu’est l’erreur de Mourinho n’avoir laissé un joueur avec une telle activité qu’Oscar, sur le banc), il a souvent eu le temps de construire les phases offensives parisiennes, même si le bloc parisien était plus bas en première mi-temps. C’est en deuxième période que l’ancien joueur de Chelsea a décidé d’attaquer les espaces, afin de jouer plus vers l’avant et les côtés afin de libérer Matuidi. C’est d’ailleurs l’ancien stéphanois qui sera déterminant en seconde mi-temps.

Matuidi déséquilibre Chelsea

En première période, le Paris Saint Germain n’a pas été catastrophique, loin de là : Laurent Blanc avait bien saisi l’opportunité qu’offrait les côtés de Chelsea, point faible défini des Blues avant la rencontre : dès la 11ème minute, le centre de Matuidi, seul derrière Ivanovic, trouvait la tête d’Ibrahimovic bien captée par un Courtois excellent hier. Mais dès le retour des vestiaires, Matuidi s’est donc trouvé libéré grâce au positionnement plus haut de David Luiz. Par conséquent, l’international français s’est projeté beaucoup vers l’avant, permettant aussi les décrochages dans l’axe de Lavezzi ou de Cavani. Le surnombre offensif créé dans l’axe, Matuidi a donc souvent pu combiner avec Maxwell, grâce à un côté droit Willian-Ivanovic qui a laissé des brèches dans son dos. C’est d’ailleurs de ce côté, celui de Maxwell, que Paris s’est procuré toutes ses chances d’occasion de but. Matuidi a ainsi touché 3 ballons dans le dernier tiers en première période, et 9 en seconde.

Les parisiens ont concentré leur jeu dans le dernier tiers sur le côté gauche, celui d'Ivanovic et Willian.

Les parisiens ont concentré leur jeu dans le dernier tiers sur le côté gauche, celui d’Ivanovic et Willian.

Toutes les chances d'occasion crées par le PSG (hors phases arrêtées) sont venues de la gauche)

Toutes les chances d’occasion crées par le PSG (hors phases arrêtées) sont venues de la gauche.

L'égalisation d'Edinson Cavani est l'illustre symbole des failles londoniennes. Matuidi, oublié par Ramires, part combiner avec Maxwell, laissé à la ligne de touche par Willian. Le couloir gauche est occupé par l'ancien latéral barcelonais et offre à Lavezzi et Cavani des décrochages dans l'axe.

L’égalisation d’Edinson Cavani est l’illustre symbole des failles londoniennes. Matuidi, oublié par Ramires, part combiner avec Maxwell, laissé à la ligne de touche par Willian et qui est servi par David Luiz (peu pressé lui aussi). Le couloir gauche est occupé par l’ancien latéral barcelonais et offre à Lavezzi et Cavani des décrochages dans l’axe.

Conclusion

Hier soir, c’était peut-être José Mourinho qui a fait les mauvais choix, mais rien ne dit que ce n’est pas le Portugais qui sort gagnant de cette confrontation. Impossible de savoir si la présence d’Oscar sur le terrain aurait pu empêcher les Parisiens de s’exprimer aussi bien, car le surprenant choix de Laurent Blanc, celui de titulariser David Luiz, a été capital mais a finalement évité peu de contres d’un Chelsea inoffensif et empêché plusieurs possibilités offensives du PSG en première mi-temps . Mais l’entraîneur parisien avait-il le choix avec toutes ces blessures ? Il n’empêche que Chelsea a démontré des faiblesses dans le pressing et le milieu de terrain londonien était bien trop inexistant pour empêcher la domination du Paris Saint Germain, qui a tiré tout de même 14 fois au but, contre 2 fois seulement pour les Blues. L’entraîneur parisien a fait un choix important dans un gros match, mais il pourrait bien s’en mordre les doigts en repensant à Thibaut Courtois, qui a écoeuré les attaquants parisiens sur chacune de leurs attaques. Désormais, le club de la capitale n’a qu’une seule chance sur quatre de se qualifier pour les quarts de finale. Car si le match nul ne le condamne pas complètement à l’élimination, le but marqué à l’extérieur par Ivanovic peut donc bien mettre un terme au rêve européen du PSG, qui ne sera pas en position de force au match retour à Stamford Bridge.

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